Nous devons apprendre à vivre comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. Dixit Martin Luther King.

Je n’ai jamais dit de Micky qu’il est un crétin quoique qu’il est un semi analphabète, mais Préval est un nul. Dixit Pasteur Fils-Aimé!

Yves Placide

 

Depuis la chute du président Estimé, le pays semble s’engouffrer dans une mer de difficultés. De président en président, la solution reste insoluble. 1804 semble hanté la mémoire du peuple, se croyant encore dans les chaînes. À la moindre difficulté gouvernementale, le peuple se déchaîne, ou les complots se multiplient pour faire échouer le président en place. Meurtres crapuleux, politiques maladroites. Dessalines le libérateur a été le premier à subir les foudres des complots et depuis les Haïtiens semblent ne pas vouloir s’entendre pour écrire un projet d’avenir pour la nation.  J ai rencontré L’écrivain et Pasteur Jean Fils-Aimé pour en parler. les critiques destructives pleuvent « Il faut que les jeunes sachent que ce sont des nuls, des apatrides qui dirige Haïti. Dixit Pasteur Fils-Aimé.

Je l’ai rencontré pour vous. Suivons le dans cette entrevue!

Y.P. Salut Monsieur Fils Aimé, comment allez-vous ?

  1. F. A. – Ça va bien !

Y.P. Vous faites de la radio depuis combien de temps ?

  1. F. A. – J’ai commencé à faire de la radio depuis l’âge de 15 ans, donc ça fait trente ans.

Y.P. Est-ce que la radio pour vous est un passe-temps ?

Y.P. Oui, c’est un passe-temps. Cependant, quand j’ai commencé, je recevais un salaire de $150 en argent américain par mois et j’allais à l’école; cela a duré jusqu’à la philo. En arrivant ici au Canada, j’ai continué avec CPAM. Pasteur Fils-Aimé fait de la radio pour informer les gens. J’étais le directeur de la salle des nouvelles à midi à CPAM. Je laissais mon travail dès 11hres pour arriver pour midi et retournais travailler à 13hres. C’était toute une acrobatie! Tout cela dans le but d’informer les gens. J’analysais l’information tout en ajoutant mon point de vue ne considérant pas ma vision meilleure qu’une autre. Je le faisais pour m’amuser, dit-il.

Y.P. -Trouvez-vous que la communauté haïtienne à Montréal est bien informée?

  1. F. A. – Ça dépend, CPAM n’a pas la prétention d’être la seule source informationnelle pour la communauté haïtienne. De plus, les informations glanées par CPAM, n’importe quelle autre station ou auditeur peut aller les chercher à la source, comme elle le fait, dans une station de radio à Port-Au-Prince. Cependant, la communauté haïtienne n’est pas très bien informée pour les raisons que voici: le matin, il y 20 minutes de nouvelles, celles-ci sont répétées le midi et le soir. Et pendant ces nouvelles, on entend la même voix pendant au moins cinq minutes. Donc du point de vue journalistique, ce n’est pas bien. Ayons l’intégrité de le reconnaître. Et les nouvelles sont choisies, je dois l’avouer, selon une certaine perspective pas toujours pro-gouvernement (Micky) C’est le constat que j’ai fait et que j’ai déjà partagé avec le directeur de la radio Monsieur Jean- Ernest Pierre.
  2. P. – Est-ce que c’est éthiquement bien vu de choisir de l’information anti-Micky?
  3. F. A. – Là, vous faites un pas plus loin que moi. Je n’ai pas dit que les nouvelles sont anti-Micky. J’ai dit que les nouvelles choisies ne sont pas pro-Micky. Pourquoi les nouvelles ne sont pas pro-Micky ? J’ai l’impression que le gouvernement est intimidé, et que les ténors qu’il aurait pu sortir pour défendre ses politiques comme Guiler Cius Delva ou Joseph Lambert ou l’ancien ministre de la communication sont tous brûlés. Cela arrive hein! Jean Charest ici au Québec a subi le même sort, il était brûlé. On est à un an de son départ, il n’était pas un si mauvais gouvernement que ça, regarde ce que le PQ a fait. Le fait est qu’à un moment donné le parti libéral avait cessé de défendre ses droits. En politique la nature a horreur du vide, une fois que tu n’occupes pas le terrain de la politique et de l’information, ton adversaire le fera. Les pions que le gouvernement Micky mettait de l’avant pour défendre sa politique, Guiler Cius est brûlé, il a mauvaise réputation, Joseph Lambert est brûlé parce qu’il n’est pas un homme moralement recommandable, l’ancien ministre de la communication Mr Lamothe l’a révoqué. Donc disons qu’ils n’ont plus personne pour défendre leurs droits, et la toute dernière dame qui était ministre de la Communication a eu le temps de démissionner. Il y a un vide, et quand il y a un vide l’adversaire le perçoit. Les journalistes aussi font de la politique, il un certains journalistes militants. Sous le régime duvaliériste, il fallait prendre position dans les articles. Dans les pays sous-développés, le journalisme ne se fait pas comme dans un pays émergent. De ce fait la communauté haïtienne à Montréal n’est pas bien informée, car chaque journaliste et chaque radio traite l’information différemment tout comme CNN et Fox par rapport à Barak Obama. Généralement quand on n’a qu’une seule source d’information, elle est biaisée.
  4. P. – Est-ce que les informations pas toujours pro-Micky sont traitées et vérifiées?
  5. F. A. – Non! Non! Les informations reçues à la source ne sont ni vérifiées ni traitées. Je dis non ce n’est pas parce que je parle comme une personne d’autorité, c’est parce je suis l’ami du directeur de l’information. Comment pourrait-il? D’ailleurs, il se rend en Haïti une fois par année. On ne fait pas du journalisme d’enquête. On ne fait qu’écouter deux ou trois stations de radio en Haïti lors des bulletins de nouvelles, et on fait un choix. Ce qu’on fait n’est pas proprement parler du journalisme, on ne fait que relayer les nouvelles des autres. D’ordinaire, c’est sur radio Caraïbes qu’on prenne nos informations. Rarement sur signal FM, car généralement ils sont pro-Micky.
  6. P. – D’après vous est ce qu’une radio peut enculturer son auditoire?
  7. F. A. – Oui, malheureusement, la radio enculture toujours, tout comme Radio Canada. La radio étant un medium d’enculturation, on n’a pas à sortir de là!
  8. P. – Je sais que l’émission très populaire Paroles d’Haïtiens est à mon avis anti-Micky et que vous allez très loin dans vos propos. L’image que vous proposez par les dénigrements du gouvernement et les mots utilisés ne sont pas positifs pour l’enculturation des jeunes et pour le pays. Qu’en pensez-vous?
  9. F. A. – Je te connais Mr Placide, je sais que tu es un intellectuel de haut niveau, et je sais que tu es intègre! Les gens ne réalisent pas souvent, sur quatre-vingt-dix minutes d’émission, il y a seulement trente ou quarante-cinq minutes qui sont réservées à la politique haïtienne. Quand tu dis qu’on critique toujours, tu devrais préciser qu’on critique l’occident, Barack Obama, c’est une émission qui passe aux cribles l’actualité québécoise, canadienne et l’actualité haïtienne.
  10. P. – Est-ce d’après vous les propos que vous tenez à Paroles d’Haïtiens rehaussent ou ternissent l’image des Haïtiens ou bien d’Haïti ?
  11. F. A. – Sous Duvalier, quand il y avait Fort-Dimanche, et que les quelques radios qui diffusaient les informations à l’aide des tontons macoutes, est-ce que cela ternissait l’image d’Haïti?

Y.P.- Maintenant, on vit dans un autre pays, autre culture et autres mœurs, avec des jeunes à acculturer et à éduquer. Que faite- vous de la santé nationaliste des jeunes haïtiens d’ici?

  1. F. A. – Vous n’avez pas répondu, plongeons dans les années quatre-vingt-trois et quatre, un tonton macoute du régime de Jean-Claude Duvalier vient de fusiller des jeunes. Il a tiré à hauteur d’hommes dans une école à Gonaïves tuant trois jeunes, et là on en parle. Est-ce qu’une telle nouvelle rehausse ou ternisse l’image d’Haïti. La question ne se pose pas. La politique a ses revers rétorque l’interviewer! A Paroles d’Haïtiens on n’a jamais dit qu’on était politisé. Je sais que je suis très politisé, Ismaël aussi et également Jean-Claude Martineau.

Y.P.- Donc vous avez un devoir, croyez-vous?

  1. F. A. – Lequel! En quoi consiste ce devoir?

Y.P.- Les propos que vous tenez!

  1. F. A. – Donnez-moi un exemple de propos?
  2. P. – Vous dites souvent que le président Martelly est un vaurien et plus encore!
  3. F. A. – On n’a jamais utilisé ce mot, on peut dire qu’il est un nul, qu’il est incompétent.
  4. P. – Est-ce qu’il a déjà eu un président compétent en Haïti?
  5. F. A. – Oui! François Manigat, Estimé. Depuis Duvalier, je dirais que Jean Bertrand est un homme lettré mais c’est un autocrate. Si on définit la compétence, car moi je suis un diplômé de management, je dirais que c’est la mobilisation d’un savoir-faire en vue d’accomplir quelque chose. Depuis 1986, il n’y a pas eu de président compétent, avec l’exception notable de Manigat. Depuis le départ du Président Estimé, il est le seul compétent des présidents. Jean Bertrand Aristide n’avait pas de compétence politique, comme pour mobiliser un savoir en vue de réaliser un projet de société. Je n’ai jamais dit de Micky qu’il est un crétin quoique qu’il est un semi analphabète, mais Préval est un nul. Pour m’accuser du salissage du pays, il faut me faire la démonstration que Préval, Micky et tant d’autres méritent des éloges. Préval est nul et je ne suis pas responsable de sa nullité. Je n’ai peut-être pas ton scrupule moral, j’ai quatre filles qui sont nées ici, si Micky est un vagabond et qu’il est au pouvoir il faut le dire. Lamothe est un clown qui ne sait ce qu’il fait et ce qu’il dit. Je te donne comme preuve Placide : Pour bâtir le pont Champlain, le Gouvernement canadien prévoit dix ans pour le réaliser, et le Canada ne manque pas de ressources, mais la planification d’un tel projet requiert dix ans. Imagine-toi depuis Jean Bertrand Aristide, les chefs d’État se sont plu à répéter les mêmes saloperies qui consistent à dire qu’on va construire cinq aéroports internationaux dans l’espace d’un mandat, c’est impossible. Je suis capois et je suis fier, il n’arrête pas de dire qu’il y a un aéroport au Cap, moi je dis que c’est faux car il y a rien qu’une piste d’atterrissage. Quand Lamothe dit en 15 ans, qu’il fera d’Haïti un pays émergent, là c’est un imbécile qui parle. J’ai fait des études, un pays comme Haïti ne peut pas passer en 15 ans comme un pays émergent. Imagine-toi la Russie, le Brésil sont des pays émergents. C’est être imbécile de croire qu’Haïti se retrouvera au même niveau que le Brésil ou la Russie en 2028. Ce gars- la ou bien qu’il est un clown ou il se fout de la gueule des gens ou c’est un imbécile avéré. Je ne ternis pas l’image du pays. J’analyse ce qu’il dit et donne mon opinion. Quand on parle des pays émergents on parle du BRIC: Brésil, Russie, l’Inde, la Chine. La Chine est le grenier du monde. La Chine finance la dette américaine à hauteur de 36%. Les États-Unis d’Amérique c’est le plus grand pays du monde, et pourtant la Chine n’est toujours pas considérée comme un pays développé, et le con prétend qu’en 2028 Haïti sera comme la Chine, mais….
  6. P. – Est-ce que vous trouvez que le gouvernement Martelly a fait quelque chose de bon?
  7. F. A. – Micky a de bonnes intuitions de rendre la scolarité gratuite, c’est une bonne intuition. C’est une bonne intention, mais avec cette intuition il a mis une structure de corruption qui enrichit sa femme, donc il s’enrichit lui-même et ses amis.

Y.P.- Est-ce que vous avez des preuves de ce que vous avancez?

  1. F. A. – Bien sûr! Lesly Payant, un économiste, est en train de produire un rapport très, très détaillé. C’est un homme rigoureux Lesly. Micky ne sait même pas ce qu’il fait comme chef d’État. Je ne saurais dire, est-ce qu’il fait quelque chose de bon, son histoire de Ti manman chéri, ça rappelle le bouillon populaire sous Duvalier, avec la seule différence que Duvalier donnait cette soupe une fois tous les trois mois, et Ti manman chéri se donne sur une base régulière. Mais je n’ai pas à louer un gouvernement pour cela. Tu sais, il y a quatre ou cinq responsabilités régaliennes de l’État. L’État doit protéger sa population, doit la nourrir, doit développer et déployer des effectifs sur tout le territoire. L’une des choses pourquoi je n’ai aucune sympathie pour Micky, c’est pour la manière qu’il a géré l’histoire du choléra. Lorsque Casimir, l’ancien consul devait quitter, il m’a demandé d’écrire un petit article pour décrire le travail qu’il a fait. Sans arrière-pensée, j’ai écrit un article qui est publié dans le Nouvelliste. S’il me l’avait demandé aujourd’hui, je l’aurai fait mais en le présentant pour ce qu’il est, donc comme un salaud. Figure-toi que Casimir qui parle comme chancelier, donc, au nom du gouvernement est allé dire qu’on n’a pas de preuve que le choléra est du à de la négligence des contingents de l’ONU. Quand des experts de l’ONU eux-mêmes, en particulier des experts français, disent qu’ils sont responsables et qu’il faut dédommager le peuple haïtien. Il y a deux ans ou un an et demi maintenant, j’étais invité comme conférencier en Floride, j’ai participé au même panel que des hauts fonctionnaires des Nations-Unies qui étaient très haut placés en Haïti. J’ai eu un entretien avec l’un d’eux. Je ne citerai pas de nom puisqu’il ne m’autorise pas à dire son nom, il m’a dit que nous sommes prêts à dédommager le peuple haïtien si une demande est faite en bonne et due forme. Et puis ces méchants- là, le chancelier a dit que les contingents de l’ONU ne sont pas responsables de cette terrible maladie qu’est le choléra. Si vous me posez la question, est-ce que je rehausse ou salis l’image d’Haïti, je vous dirai qu’il la faut poser à Casimir. En disant qu’on n’a pas de preuve que ce sont des contingents népalais qui ont apporté le choléra en Haïti, ces propos qui dénient salissent et ne rehaussent pas l’image d’Haïti.

Y.P.- Dans toute radio ou télévision, lors des sondages, les journalistes essaient toujours de doser les pour et les contre. Mais à votre station de radio, c’est toujours le négatif, ou est-ce l’éthique professionnelle?

J.F.A.- Je n’ai jamais dit que j’étais journaliste, je suis analyste!

Y.P.- Mais vous émettez vos opinions très souvent sans fondement et l’auditoire vous écoute, c’est là l’enculturation qui ne rehausse pas l’image des Haïtiens. N’est-ce pas vrai?

  1. F. A. – Le dimanche matin, j’interviens comme théologien. Est-ce alors parce que j’émets une opinion, on la prend pour vérité de l’évangile. Non! Même au moment où je lisais les nouvelles à midi je ne me prenais pas pour un journaliste. Je n’aime pas ça.

Y.P.- Est-ce que vous trouvez que les Haïtiens qui ont vécu sous Duvalier sont capables de prendre de bonnes décisions gouvernementales, ayant subi l’enculturation duvaliériste, donc la peur, la méfiance, la médiocrité et le mal faire?

  1. F. A. – Bien sur le modèle qu’ils ont eu, comme référent, c’est quelque chose qu’il ne faut pas reproduire. Regarde Micky, il a procédé à des arrestations politiques à cause d’un malentendu avec un confrère parlementaire. Entre nous, dans quel pays du monde dont on se soucie de l’image procéderait-on à l’arrestation d’un parlementaire. On ne le fait même pas en Égypte. Le président n’a pas plus de pouvoir qu’un parlementaire, nous sommes en démocratie. Je te pose la question Placide, faisant arrêter un parlementaire, cela rehausse ou salit l’image du pays? Un parlementaire jouit de l’immunité parlementaire.

Y.P.- Quand on écoute Paroles d’Haïtiens, on dirait qu’il n’y a rien que des nuls en Haïti?

  1. F. A. – Très honnêtement, je suis d’accord avec eux, quand on regarde la manière que la politique se fait, ce ne sont que des nuls et des vendables, des apatrides. Oui, il faut que les enfants sachent cela et qu’ils aillent changer les choses. Si c’est cela que les jeunes d’ici retiennent c’est exactement ce qu’on veut. L’ancien ambassadeur américain a dit avant son départ: le salut d’Haïti viendra des enfants de l’extérieur. Citez-moi une seule personne de la classe politique actuelle qui est crédible. Myrlande Manigat ne l’est pas. Je l’avais soutenue contre Micky, mais maintenant, ce n’est pas une personne crédible. Dans l’histoire d’argent qui venait de la République dominicaine, je crois que Michel Martelly aussi bien que Myrlande Manigat ont les mains jusqu’aux coudes là-dedans. Et cela devrait te rassurer avec moi : Yves Placide est mon ami, étant donné que le salut d’Haïti viendra des enfants de l’extérieur, si tu te présentes en Haïti je vais te soutenir, mais à ta première bêtise, je te laisserais tomber.

Y.P. – En politique, on est appelé à se tromper et faire des bêtises.

  1. F. A. – Puisqu’en politique on est appelé à se tromper et faire des bêtises, il faut savoir aussi que les adversaires sont appelés à dénoncer les bêtises. Tu ne dois pas t’attendre à des applaudissements, sous prétexte que les enfants écoutent. Dans tous les pays du monde, les politiciens sont des salauds.

Y.P.- Alors vous faites de la politique à l’extérieur du pays?

  1. F. A. – Moi je dis que je suis politisé. Je n’ai Jamais dit qu’un jour je ne sauterai pas la barrière et faire de la politique dans mon pays. Le pays n’appartient pas à Micky. Si Micky avec le peu de formation qu’on le connaît peut être président d’Haïti, pourquoi pas un Placide?

Y.P.- Est-ce que vous pensez que si vous étiez à la place de Micky vous feriez mieux que lui?

  1. F. A. – J’aurais fait mieux ça, c’est clair!

Y.P.- Dans le contexte où il est élu, avec la situation environnementale qu’on connaît, tremblements de terre et autres situations qui en découlent, vous pourriez faire mieux?

  1. F. A. – J’aurais fait mieux je vous le dis. Regarde Manigat avec son actif de trois mois au pouvoir. C’est du sous- développement que de parler d’un gouvernement en ces termes-là. Pendant les 90 jours de Manigat, il a eu le temps de donner une direction à la politique globale de ce pays. Les journalistes disaient waw en écoutant la politique globale de Manigat, mais ce n’est pas avec Micky, un gars qui fait le tour du monde en faisant des photos, c’est un imbécile. Figure-toi, un chef d’un pays en voyage engage la sécurité du pays hôte. Dans le cas de Micky, il va jouer au casino, à Vegas, en croisière avec ses amis. Un chef d’État ne fait pas les choses comme ça, c’est de l’amateurisme. Il s’en va au Cap, il s’engage à faire le parcours à pieds, sans tenir compte que les pauvres policiers dont le salaire arrive toujours en retard n’arrivent même pas à manger à leur faim. Comment veux-tu que je sois content ?

Merci Monsieur Fils-Aimé.

Monsieur Fils-Aimé travaille comme consultant en gestion et enseigne l’histoire et la gestion.

Nous devons apprendre à vivre comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. Dixit Martin Luther King.

Je n’ai jamais dit de Micky qu’il est un crétin quoique qu’il est un semi analphabète, mais Préval est un nul. Dixit Pasteur Fils-Aimé! Yves Placide Depuis la chute du président Estimé, le pays semble s’engouffrer dans une mer de difficultés. De président en président, la solution reste insoluble. 1804 semble hanté la mémoire du peuple, se croyant encore dans les chaines. À la moindre difficulté gouvernementale, le peuple se déchaine, ou les complots se multiplient pour faire échouer le président en place. Meurtres crapuleux, politiques maladroites. Dessalines le libérateur a été le premier à subir les foudres des complots et depuis les Haïtiens semblent ne pas vouloir s’entendre pour écrire un projet d’avenir pour la nation. À Paroles d’Haïtiens, les critiques destructives pleuvent et c’est le message que l’émission veut donner à nos jeunes d’ici, dixit Pasteur Fils-Aimé: « Il faut que les jeunes sachent que ce sont des nuls, des apatrides qui dirigent Haïti.» Pendant ce temps, plusieurs vantent les efforts du président. Pour Hérold Israël de HPN (Haïti Press Network) dans un article du 12 octobre dernier… Micky réalise maints petits projets : l’éducation, la protection de l’environnement, les travaux publics, la relocalisation de plus d’un million de familles vivant sous des tentes, la reconquête des places publiques rénovées par des jeunes, la création du CSPJ (Conseil supérieur du pouvoir judiciaire)et la nomination des juges à la Cour de Cassation, la rénovation de l’aéroport de Port-au-Prince et encore, la construction de lycées et d’écoles nationales à travers tout le pays, la création du Conseil supérieur de l’administration publique, la réforme de l’Administration publique amorcée en vue de l’adapter aux réalités nouvelles, le renforcement des capacités de la PNH (Police nationale d’Haïti) à tous les niveaux. Avec Micky, c’est la motivation des troupes en prenant en compte leurs besoins et leurs conditions personnelles favorisant une nette amélioration de la situation sécuritaire et une diminution considérable des cas d’enlèvement, la création d’unités spécialisées telle la POLITOUR (Police touristique), la permanence active en vue d’éviter des pertes massives en cas de catastrophe naturelles, la mise en place de pôles de développement du Sud et du Grand Nord, l’incitation continue à la production locale et agricole, l’assainissement des douanes avec une nette augmentation des recettes à l’appui, la perspicacité dans la lutte contre la faim et la pauvreté extrême, la mise en place d’un système de concordance de l’action sociale du gouvernement, Ede Pèp. Les efforts de la présidence ne s’arrêtent pas là, c’est aussi la revitalisation du MAST (Ministère des affaires sociales et du travail) avec, entre autres, l‘effort continu d’actions sociales de proximité (cantines populaires, boulangeries communautaires etc.), la dynamisation du FAES (Fonds d’assistance économique et sociale) engagé de plus en plus dans des programmes sociaux à impact direct, la réfection de routes et de voies de pénétration à travers tout le pays, la construction de places publiques modernes, la mise en place de lampadaires dans les coins les plus reculés du pays et le travail se poursuit. Certaines de ces réalisations ont vu leur genèse sous le Président Préval. Alors, tout l’honneur revient à Martelly qui a su travailler dans une continuité pour l’organisation du pays. Et toutes ces réalisations furent effectuées en deux ans de mandat, avec la situation socio-politique et environnementale qui prévalait en Haïti: tremblements de terre et cyclone. Dans la diaspora, les Haïtiens sont divisés, d’un côté les tenants des colons qui refusent de laisser Haïti progresser (démarrer) et de l’autre la masse. Pour en savoir plus et voir juste, j’ai rencontré un homme averti qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui dit tout haut ce qu’il pense, le Docteur et Pasteur Jean Fils-Aimé. Je paraphrase un de nos prédécesseurs : Nous devons apprendre à vivre comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. Dixit Martin Luther King. Y.P. Salut Monsieur Fils Aimé, comment allez-vous ? J. F. A. – Ça va bien ! Y.P. Vous faites de la radio depuis combien de temps ? J. F. A. – J’ai commencé à faire de la radio depuis l’âge de 15 ans, donc ça fait trente ans. 2 Y.P. Est-ce que la radio pour vous est un passe-temps ? Y.P. Oui, c’est un passe-temps. Cependant, quand j’ai commencé, je recevais un salaire de $150 en argent américain par mois et j’allais à l’école; cela a duré jusqu’à la philo. En arrivant ici au Canada, j’ai continué avec CPAM. Pasteur Fils-Aimé fait de la radio pour informer les gens. J’étais le directeur de la salle des nouvelles à midi à CPAM. Je laissais mon travail dès 11hres pour arriver pour midi et retournais travailler à 13hres. C’était toute une acrobatie! Tout cela dans le but d’informer les gens. J’analysais l’information tout en ajoutant mon point de vue ne considérant pas ma vision meilleure qu’une autre. Je le faisais pour m’amuser, dit-il. Y.P. -Trouvez-vous que la communauté haïtienne à Montréal est bien informée? J. F. A. – Ça dépend, CPAM n’a pas la prétention d’être la seule source informationnelle pour la communauté haïtienne. De plus, les informations glanées par CPAM, n’importe quelle autre station ou auditeur peut aller les chercher à la source, comme elle le fait, dans une station de radio à Port-Au-Prince. Cependant, la communauté haïtienne n’est pas très bien informée pour les raisons que voici: le matin, il y 20 minutes de nouvelles, celles-ci sont répétées le midi et le soir. Et pendant ces nouvelles, on entend la même voix pendant au moins cinq minutes. Donc du point de vue journalistique, ce n’est pas bien. Ayons l’intégrité de le reconnaitre. Et les nouvelles sont choisies, je dois l’avouer, selon une certaine perspective pas toujours pro-Micky. C’est le constat que j’ai fait et que j’ai déjà partagé avec le directeur de la radio Monsieur Jean- Ernest Pierre. Y. P. – Est-ce que c’est éthiquement bien vu de choisir de l’information anti-Micky? J. F. A. – Là, vous faites un pas plus loin que moi. Je n’ai pas dit que les nouvelles sont anti-Micky. J’ai dit que les nouvelles choisies ne sont pas pro-Micky. Pourquoi les nouvelles ne sont pas pro-Micky ? J’ai l’impression que le gouvernement est intimidé, et que les ténors qu’il aurait pu sortir pour défendre ses politiques comme Guiler Cius Delva ou Joseph Lambert ou l’ancien ministre de la communication sont tous brûlés. Cela arrive hein! Jean Charest ici au Québec a subi le même sort, il était brulé. On est à un an de son départ, il n’était pas un si mauvais gouvernement que ça, regarde ce que le PQ a fait. Le fait est qu’à un moment donné le parti libéral avait cessé de défendre ses droits. En politique la nature a horreur du vide, une fois que tu n’occupes pas le terrain de la politique et de l’information, ton adversaire le fera. Les pions que le gouvernement Micky mettait de l’avant pour défendre sa politique, Guiler Cius est brulé, il a mauvaise réputation, Joseph Lambert est brulé parce qu’il n’est pas un homme moralement recommandable, l’ancien ministre de la communication Mr Lamothe l’a révoqué. Donc disons qu’ils n’ont plus personne pour défendre leurs droits, et la toute dernière dame qui était ministre de la Communication a eu le temps de démissionner. Il y a un vide, et quand il y a un vide l’adversaire le perçoit. Les journalistes aussi font de la politique, il un certains journalistes militants. Sous le régime duvaliériste, il fallait prendre position dans les articles. Dans les pays sous-développés, le journalisme ne se fait pas comme dans un pays émergent. De ce fait la communauté haïtienne à Montréal n’est pas bien informée, car chaque journaliste et chaque radio traite l’information différemment tout comme CNN et Fox par rapport à Barak Obama. Généralement quand on n’a qu’une seule source d’information, elle est biaisée. Y. P. – Est-ce que les informations pas toujours pro-Micky sont traitées et vérifiées? J. F. A. – Non! Non! Les informations reçues à la source ne sont ni vérifiées ni traitées. Je dis non ce n’est pas parce que je parle comme une personne d’autorité, c’est parce je suis l’ami du directeur de l’information. Comment pourrait-il? D’ailleurs, il se rend en Haïti une fois par année. On ne fait pas du journalisme d’enquête. On ne fait qu’écouter deux ou trois stations de radio en Haïti lors des bulletins de nouvelles, et on fait un choix. Ce qu’on fait n’est pas proprement parler du journalisme, on ne fait que relayer les nouvelles des autres. D’ordinaire, c’est sur radio Caraïbes qu’on prenne nos informations. Rarement sur signal FM, car généralement ils sont pro-Micky. Y. P. – D’après vous est ce qu’une radio peut enculturer son auditoire? J. F. A. – Oui, malheureusement, la radio enculture toujours, tout comme Radio Canada. La radio étant un medium d’enculturation, on n’a pas à sortir de là! 3 Y. P. – Je sais que l’émission très populaire Paroles d’Haïtiens est à mon avis anti-Micky et que vous allez très loin dans vos propos. L’image que vous proposez par les dénigrements du gouvernement et les mots utilisés ne sont pas positifs pour l’enculturation des jeunes et pour le pays. Qu’en pensez-vous? J. F. A. – Je te connais Mr Placide, je sais que tu es un intellectuel de haut niveau, et je sais que tu es intègre! Les gens ne réalisent pas souvent, sur quatre-vingt-dix minutes d’émission, il y a seulement trente ou quarante-cinq minutes qui sont réservées à la politique haïtienne. Quand tu dis qu’on critique toujours, tu devrais préciser qu’on critique l’occident, Barack Obama, c’est une émission qui passe aux cribles l’actualité québécoise, canadienne et l’actualité haïtienne. Y. P. – Est-ce d’après vous les propos que vous tenez à Paroles d’Haïtiens rehaussent ou ternissent l’image des Haïtiens ou bien d’Haïti ? J. F. A. – Sous Duvalier, quand il y avait Fort-Dimanche, et que les quelques radios qui diffusaient les informations à l’aide des tontons macoutes, est-ce que cela ternissait l’image d’Haïti? Y.P.- Maintenant, on vit dans un autre pays, autre culture et autres mœurs, avec des jeunes à enculturer et à éduquer. Que faite- vous de la santé nationaliste des jeunes haïtiens d’ici? J. F. A. – Vous n’avez pas répondu, plongeons dans les années quatre-vingt-trois et quatre, un tonton macoute du régime de Jean-Claude Duvalier vient de fusiller des jeunes. Il a tiré à hauteur d’hommes dans une école à Gonaïves tuant trois jeunes, et là on en parle. Est-ce qu’une telle nouvelle rehausse ou ternisse l’image d’Haïti. La question ne se pose pas. La politique a ses revers rétorque l’interviewer! A Paroles d’Haïtiens on n’a jamais dit qu’on était politisé. Je sais que je suis très politisé, Ismaël aussi et également Jean-Claude Martineau. Y.P.- Donc vous avez un devoir, croyez-vous? J. F. A. – Lequel! En quoi consiste ce devoir? Y.P.- Les propos que vous tenez! J. F. A. – Donnez-moi un exemple de propos? Y. P. – Vous dites souvent que le président Martelly est un vaurien et plus encore! J. F. A. – On n’a jamais utilisé ce mot, on peut dire qu’il est un nul, qu’il est incompétent. Y. P. – Est-ce qu’il a déjà eu un président compétent en Haïti? J. F. A. – Oui! François Manigat, Estimé. Depuis Duvalier, je dirais que Jean Bertrand est un homme lettré mais c’est un autocrate. Si on définit la compétence, car moi je suis un diplômé de management, je dirais que c’est la mobilisation d’un savoir-faire en vue d’accomplir quelque chose. Depuis 1986, il n’y a pas eu de président compétent, avec l’exception notable de Manigat. Depuis le départ du Président Estimé, il est le seul compétent des présidents. Jean Bertrand Aristide n’avait pas de compétence politique, comme pour mobiliser un savoir en vue de réaliser un projet de société. Je n’ai jamais dit de Micky qu’il est un crétin quoique qu’il est un semi analphabète, mais Préval est un nul. Pour m’accuser du salissage du pays, il faut me faire la démonstration que Préval, Micky et tant d’autres méritent des éloges. Préval est nul et je ne suis pas responsable de sa nullité. Je n’ai peut-être pas ton scrupule moral, j’ai quatre filles qui sont nées ici, si Micky est un vagabond et qu’il est au pouvoir il faut le dire. Lamothe est un clown qui ne sait ce qu’il fait et ce qu’il dit. Je te donne comme preuve Placide : Pour bâtir le pont Champlain, le Gouvernement canadien prévoit dix ans pour le réaliser, et le Canada ne manque pas de ressources, mais la planification d’un tel projet requiert dix ans. Imagine-toi depuis Jean Bertrand Aristide, les chefs d’État se sont plu à répéter les mêmes saloperies qui consistent à dire qu’on va construire cinq aéroports internationaux dans l’espace d’un mandat, c’est impossible. Je suis capois et je suis fier, il n’arrête pas de dire qu’il y a un aéroport au Cap, moi je dis que c’est faux car il y a rien qu’une piste d’atterrissage. Quand Lamothe dit en 15 ans, qu’il fera d’Haïti un pays émergent, là c’est un imbécile qui parle. J’ai fait des études, un pays comme Haïti ne peut pas passer en 15 ans comme un pays émergent. Imagine-toi la Russie, le Brésil sont des pays émergents. C’est être imbécile de croire qu’Haïti se retrouvera au même niveau que le Brésil ou la Russie en 2028. Ce gars- la ou bien qu’il est un clown ou il se fout de la gueule des gens ou c’est un imbécile 4 avéré. Je ne ternis pas l’image du pays. J’analyse ce qu’il dit et donne mon opinion. Quand on parle des pays émergents on parle du BRIC: Brésil, Russie, l’Inde, la Chine. La Chine est le grenier du monde. La Chine finance la dette américaine à hauteur de 36%. Les États-Unis d’Amérique c’est le plus grand pays du monde, et pourtant la Chine n’est toujours pas considérée comme un pays développé, et le con prétend qu’en 2028 Haïti sera comme la Chine, mais…. Y. P. – Est-ce que vous trouvez que le gouvernement Martelly a fait quelque chose de bon? J. F. A. – Micky a de bonnes intuitions de rendre la scolarité gratuite, c’est une bonne intuition. C’est une bonne intention, mais avec cette intuition il a mis une structure de corruption qui enrichit sa femme, donc il s’enrichit lui-même et ses amis. Y.P.- Est-ce que vous avez des preuves de ce que vous avancez? J. F. A. – Bien sûr! Lesly Payant, un économiste, est en train de produire un rapport très, très détaillé. C’est un homme rigoureux Lesly. Micky ne sait même pas ce qu’il fait comme chef d’État. Je ne saurais dire, est-ce qu’il fait quelque chose de bon, son histoire de Ti manman chéri, ça rappelle le bouillon populaire sous Duvalier, avec la seule différence que Duvalier donnait cette soupe une fois tous les trois mois, et Ti manman chéri se donne sur une base régulière. Mais je n’ai pas à louer un gouvernement pour cela. Tu sais, il y a quatre ou cinq responsabilités régaliennes de l’État. L’État doit protéger sa population, doit la nourrir, doit développer et déployer des effectifs sur tout le territoire. L’une des choses pourquoi je n’ai aucune sympathie pour Micky, c’est pour la manière qu’il a géré l’histoire du choléra. Lorsque Casimir, l’ancien consul devait quitter, il m’a demandé d’écrire un petit article pour décrire le travail qu’il a fait. Sans arrière-pensée, j’ai écrit un article qui est publié dans le Nouvelliste. S’il me l’avait demandé aujourd’hui, je l’aurai fait mais en le présentant pour ce qu’il est, donc comme un salaud. Figure-toi que Casimir qui parle comme chancelier, donc, au nom du gouvernement est allé dire qu’on n’a pas de preuve que le choléra est du à de la négligence des contingents de l’ONU. Quand des experts de l’ONU eux-mêmes, en particulier des experts français, disent qu’ils sont responsables et qu’il faut dédommager le peuple haïtien. Il y a deux ans ou un an et demi maintenant, j’étais invité comme conférencier en Floride, j’ai participé au même panel que des hauts fonctionnaires des Nations-Unies qui étaient très haut placés en Haïti. J’ai eu un entretien avec l’un d’eux. Je ne citerai pas de nom puisqu’il ne m’autorise pas à dire son nom, il m’a dit que nous sommes prêts à dédommager le peuple haïtien si une demande est faite en bonne et due forme. Et puis ces méchants- là, le chancelier a dit que les contingents de l’ONU ne sont pas responsables de cette terrible maladie qu’est le choléra. Si vous me posez la question, est-ce que je rehausse ou salis l’image d’Haïti, je vous dirai qu’il la faut poser à Casimir. En disant qu’on n’a pas de preuve que ce sont des contingents népalais qui ont apporté le choléra en Haïti, ces propos qui dénient salissent et ne rehaussent pas l’image d’Haïti. Y.P.- Dans toute radio ou télévision, lors des sondages, les journalistes essaient toujours de doser les pour et les contre. Mais à votre station de radio, c’est toujours le négatif, ou est-ce l’éthique professionnelle? J.F.A.- Je n’ai jamais dit que j’étais journaliste, je suis analyste! Y.P.- Mais vous émettez vos opinions très souvent sans fondement et l’auditoire vous écoute, c’est là l’enculturation qui ne rehausse pas l’image des Haïtiens. N’est-ce pas vrai? J. F. A. – Le dimanche matin, j’interviens comme théologien. Est-ce alors parce que j’émets une opinion, on la prend pour vérité de l’évangile. Non! Même au moment où je lisais les nouvelles à midi je ne me prenais pas pour un journaliste. Je n’aime pas ça. Y.P.- Est-ce que vous trouvez que les Haïtiens qui ont vécu sous Duvalier sont capables de prendre de bonnes décisions gouvernementales, ayant subi l’enculturation duvaliériste, donc la peur, la méfiance, la médiocrité et le mal faire? J. F. A. – Bien sur le modèle qu’ils ont eu, comme référent, c’est quelque chose qu’il ne faut pas reproduire. Regarde Micky, il a procédé à des arrestations politiques à cause d’un malentendu avec un confrère parlementaire. Entre nous, dans quel pays du monde dont on se soucie de l’image procèderait-on à l’arrestation d’un parlementaire. On ne le fait même pas en Égypte. Le président n’a pas plus de pouvoir qu’un parlementaire, nous sommes en démocratie. Je te pose la question Placide, faisant arrêter un parlementaire, cela rehausse ou salit l’image du pays? Un parlementaire jouit de l’immunité parlementaire. Y.P.- Quand on écoute Paroles d’Haïtiens, on dirait qu’il n’y a rien que des nuls en Haïti? J. F. A. – Très honnêtement, je suis d’accord avec eux, quand on regarde la manière que la politique se fait, ce ne sont que des nuls et des vendables, des apatrides. Oui, il faut que les enfants sachent cela et qu’ils aillent 5 changer les choses. Si c’est cela que les jeunes d’ici retiennent c’est exactement ce qu’on veut. L’ancien ambassadeur américain a dit avant son départ: le salut d’Haïti viendra des enfants de l’extérieur. Citez-moi une seule personne de la classe politique actuelle qui est crédible. Myrlande Manigat ne l’est pas. Je l’avais soutenue contre Micky, mais maintenant, ce n’est pas une personne crédible. Dans l’histoire d’argent qui venait de la République dominicaine, je crois que Michel Martelly aussi bien que Myrlande Manigat ont les mains jusqu’aux coudes là-dedans. Et cela devrait te rassurer avec moi : Yves Placide est mon ami, étant donné que le salut d’Haïti viendra des enfants de l’extérieur, si tu te présentes en Haïti je vais te soutenir, mais à ta première bêtise, je te laisserais tomber. Y.P. – En politique, on est appelé à se tromper et faire des bêtises. J. F. A. – Puisqu’en politique on est appelé à se tromper et faire des bêtises, il faut savoir aussi que les adversaires sont appelés à dénoncer les bêtises. Tu ne dois pas t’attendre à des applaudissements, sous prétexte que les enfants écoutent. Dans tous les pays du monde, les politiciens sont des salauds. Y.P.- Alors vous faites de la politique à l’extérieur du pays? J. F. A. – Moi je dis que je suis politisé. Je n’ai Jamais dit qu’un jour je ne sauterai pas la barrière et faire de la politique dans mon pays. Le pays n’appartient pas à Micky. Si Micky avec le peu de formation qu’on le connait peut être président d’Haïti, pourquoi pas un Placide? Y.P.- Est-ce que vous pensez que si vous étiez à la place de Micky vous feriez mieux que lui? J. F. A. – J’aurais fait mieux ça, c’est clair! Y.P.- Dans le contexte où il est élu, avec la situation environnementale qu’on connait, tremblements de terre et autres situations qui en découlent, vous pourriez faire mieux? J. F. A. – J’aurais fait mieux je vous le dis. Regarde Manigat avec son actif de trois mois au pouvoir. C’est du sousdéveloppement que de parler d’un gouvernement en ces termes-là. Pendant les 90 jours de Manigat, il a eu le temps de donner une direction à la politique globale de ce pays. Les journalistes disaient waw en écoutant la politique globale de Manigat, mais ce n’est pas avec Micky, un gars qui fait le tour du monde en faisant des photos, c’est un imbécile. Figure-toi, un chef d’un pays en voyage engage la sécurité du pays hôte. Dans le cas de Micky, il va jouer au casino, à Vegas, en croisière avec ses amis. Un chef d’État ne fait pas les choses comme ça, c’est de l’amateurisme. Il s’en va au Cap, il s’engage à faire le parcours à pieds, sans tenir compte que les pauvres policiers dont le salaire arrive toujours en retard n’arrivent même pas à manger à leur faim. Comment veux-tu que je sois content ? Merci Monsieur Fils-Aimé. Monsieur Fils-Aimé travaille comme consultant en gestion et enseigne l’histoire et la gestion.

Nous devons apprendre à vivre comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. Dixit Martin Luther King.

Je n’ai jamais dit de Micky qu’il est un crétin quoique qu’il est un semi analphabète, mais Préval est un nul. Dixit Pasteur Fils-Aimé!

 

Yves Placide

 

Depuis la chute du président Estimé, le pays semble s’engouffrer dans une mer de difficultés. De président en président, la solution reste insoluble. 1804 semble hanté la mémoire du peuple, se croyant encore dans les chaines. À la moindre difficulté gouvernementale, le peuple se déchaine, ou les complots se multiplient pour faire échouer le président en place. Meurtres crapuleux, politiques maladroites. Dessalines le libérateur a été le premier à subir les foudres des complots et depuis les Haïtiens semblent ne pas vouloir s’entendre pour écrire un projet d’avenir pour la nation. À Paroles d’Haïtiens, les critiques destructives pleuvent et c’est le message que l’émission veut donner à nos jeunes d’ici, dixit Pasteur Fils-Aimé: « Il faut que les jeunes sachent que ce sont des nuls, des apatrides qui dirigent Haïti.» Pendant ce temps, plusieurs vantent les efforts du président. Pour Hérold Israël de HPN (Haïti Press Network) dans un article du 12 octobre dernier… Micky réalise maints petits projets : l’éducation, la protection de l’environnement, les travaux publics, la relocalisation de plus d’un million de familles vivant sous des tentes, la reconquête des places publiques rénovées par des jeunes, la création du CSPJ (Conseil supérieur du pouvoir judiciaire)et la nomination des juges à la Cour de Cassation, la rénovation de l’aéroport de Port-au-Prince et encore, la construction de lycées et d’écoles nationales à travers tout le pays, la création du Conseil supérieur de l’administration publique, la réforme de l’Administration publique amorcée en vue de l’adapter aux réalités nouvelles, le renforcement des capacités de la PNH (Police nationale d’Haïti) à tous les niveaux. Avec Micky, c’est la motivation des troupes en prenant en compte leurs besoins et leurs conditions personnelles favorisant une nette amélioration de la situation sécuritaire et une diminution considérable des cas d’enlèvement, la création d’unités spécialisées telle la POLITOUR (Police touristique), la permanence active en vue d’éviter des pertes massives en cas de catastrophe naturelles, la mise en place de pôles de développement du Sud et du Grand Nord, l’incitation continue à la production locale et agricole, l’assainissement des douanes avec une nette augmentation des recettes à l’appui, la perspicacité dans la lutte contre la faim et la pauvreté extrême, la mise en place d’un système de concordance de l’action sociale du gouvernement, Ede Pèp. Les efforts de la présidence ne s’arrêtent pas là, c’est aussi la revitalisation du MAST (Ministère des affaires sociales et du travail) avec, entre autres, l‘effort continu d’actions sociales de proximité (cantines populaires, boulangeries communautaires etc.), la dynamisation du FAES (Fonds d’assistance économique et sociale) engagé de plus en plus dans des programmes sociaux à impact direct, la réfection de routes et de voies de pénétration à travers tout le pays, la construction de places publiques modernes, la mise en place de lampadaires dans les coins les plus reculés du pays et le travail se poursuit.

Certaines de ces réalisations ont vu leur genèse sous le Président Préval. Alors, tout l’honneur revient à Martelly qui a su travailler dans une continuité pour l’organisation du pays. Et toutes ces réalisations furent effectuées en deux ans de mandat, avec la situation socio-politique et environnementale qui prévalait en Haïti: tremblements de terre et cyclone. Dans la diaspora, les Haïtiens sont divisés, d’un côté les tenants des colons qui refusent de laisser Haïti progresser (démarrer) et de l’autre la masse. Pour en savoir plus et voir juste, j’ai rencontré un homme averti qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui dit tout haut ce qu’il pense, le Docteur et Pasteur Jean Fils-Aimé. Je paraphrase un de nos prédécesseurs : Nous devons apprendre à vivre comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. Dixit Martin Luther King.

Y.P. Salut Monsieur Fils Aimé, comment allez-vous ?

  1. F. A. – Ça va bien !

Y.P. Vous faites de la radio depuis combien de temps ?

  1. F. A. – J’ai commencé à faire de la radio depuis l’âge de 15 ans, donc ça fait trente ans. 2

Y.P. Est-ce que la radio pour vous est un passe-temps ?

Y.P. Oui, c’est un passe-temps. Cependant, quand j’ai commencé, je recevais un salaire de $150 en argent américain par mois et j’allais à l’école; cela a duré jusqu’à la philo. En arrivant ici au Canada, j’ai continué avec CPAM. Pasteur Fils-Aimé fait de la radio pour informer les gens. J’étais le directeur de la salle des nouvelles à midi à CPAM. Je laissais mon travail dès 11hres pour arriver pour midi et retournais travailler à 13hres. C’était toute une acrobatie! Tout cela dans le but d’informer les gens. J’analysais l’information tout en ajoutant mon point de vue ne considérant pas ma vision meilleure qu’une autre. Je le faisais pour m’amuser, dit-il.

Y.P. -Trouvez-vous que la communauté haïtienne à Montréal est bien informée?

  1. F. A. – Ça dépend, CPAM n’a pas la prétention d’être la seule source informationnelle pour la communauté haïtienne. De plus, les informations glanées par CPAM, n’importe quelle autre station ou auditeur peut aller les chercher à la source, comme elle le fait, dans une station de radio à Port-Au-Prince. Cependant, la communauté haïtienne n’est pas très bien informée pour les raisons que voici: le matin, il y 20 minutes de nouvelles, celles-ci sont répétées le midi et le soir. Et pendant ces nouvelles, on entend la même voix pendant au moins cinq minutes. Donc du point de vue journalistique, ce n’est pas bien. Ayons l’intégrité de le reconnaitre. Et les nouvelles sont choisies, je dois l’avouer, selon une certaine perspective pas toujours pro-Micky. C’est le constat que j’ai fait et que j’ai déjà partagé avec le directeur de la radio Monsieur Jean- Ernest Pierre.
  2. P. – Est-ce que c’est éthiquement bien vu de choisir de l’information anti-Micky?
  3. F. A. – Là, vous faites un pas plus loin que moi. Je n’ai pas dit que les nouvelles sont anti-Micky. J’ai dit que les nouvelles choisies ne sont pas pro-Micky. Pourquoi les nouvelles ne sont pas pro-Micky ? J’ai l’impression que le gouvernement est intimidé, et que les ténors qu’il aurait pu sortir pour défendre ses politiques comme Guiler Cius Delva ou Joseph Lambert ou l’ancien ministre de la communication sont tous brûlés. Cela arrive hein! Jean Charest ici au Québec a subi le même sort, il était brulé. On est à un an de son départ, il n’était pas un si mauvais gouvernement que ça, regarde ce que le PQ a fait. Le fait est qu’à un moment donné le parti libéral avait cessé de défendre ses droits. En politique la nature a horreur du vide, une fois que tu n’occupes pas le terrain de la politique et de l’information, ton adversaire le fera. Les pions que le gouvernement Micky mettait de l’avant pour défendre sa politique, Guiler Cius est brulé, il a mauvaise réputation, Joseph Lambert est brulé parce qu’il n’est pas un homme moralement recommandable, l’ancien ministre de la communication Mr Lamothe l’a révoqué. Donc disons qu’ils n’ont plus personne pour défendre leurs droits, et la toute dernière dame qui était ministre de la Communication a eu le temps de démissionner. Il y a un vide, et quand il y a un vide l’adversaire le perçoit. Les journalistes aussi font de la politique, il un certains journalistes militants. Sous le régime duvaliériste, il fallait prendre position dans les articles. Dans les pays sous-développés, le journalisme ne se fait pas comme dans un pays émergent. De ce fait la communauté haïtienne à Montréal n’est pas bien informée, car chaque journaliste et chaque radio traite l’information différemment tout comme CNN et Fox par rapport à Barak Obama. Généralement quand on n’a qu’une seule source d’information, elle est biaisée.
  4. P. – Est-ce que les informations pas toujours pro-Micky sont traitées et vérifiées?
  5. F. A. – Non! Non! Les informations reçues à la source ne sont ni vérifiées ni traitées. Je dis non ce n’est pas parce que je parle comme une personne d’autorité, c’est parce je suis l’ami du directeur de l’information. Comment pourrait-il? D’ailleurs, il se rend en Haïti une fois par année. On ne fait pas du journalisme d’enquête. On ne fait qu’écouter deux ou trois stations de radio en Haïti lors des bulletins de nouvelles, et on fait un choix. Ce qu’on fait n’est pas proprement parler du journalisme, on ne fait que relayer les nouvelles des autres. D’ordinaire, c’est sur radio Caraïbes qu’on prenne nos informations. Rarement sur signal FM, car généralement ils sont pro-Micky.
  6. P. – D’après vous est ce qu’une radio peut enculturer son auditoire?
  7. F. A. – Oui, malheureusement, la radio enculture toujours, tout comme Radio Canada. La radio étant un